Je serais là pour toi [Nath']

Allez dis moi que j'aurais toujours tes bras pour m'attendre et que tu rendras ma vie folle et tendre

Ayah & Nathan

Marcher sous la lumière de la lune et des constellations, il n’y a que ça de vrai. Ayah restait silencieuse derrière son commandant écoutant à peine ses propos. Ce n’était qu’une rengaine qu’elle connaissait par cœur, nul besoin de le lui répéter, de toute façon en cas de danger, difficile d’obéir aux ordres, le cœur passe avant et de la même façon qu’elle savait que sa sœur ferait en sorte de la protéger au risque de sa vie et de son poste, elle agirait de la même manière, les liens du sang étant beaucoup plus importants que des ordres sensés sur sa sécurité. S’accroupissant pour vérifier ce qu’elle savait de source sûre, Ayah se mit à sourire, Klir faisait n’importe quoi et tournait en rond autour d’elles. Evidemment, les chevaux ressemblent à leur propriétaire et Klir démontrait à la perfection que rien ne pouvait la retenir et qu’elle irait où bon lui semblerait, surtout autour d’Ayah en fait. La demoiselle avait peut-être un peu négligé son amie ces derniers temps, la faute à un commandant on ne peut plus stresser à l’idée de devoir faire équipe avec des inconnus. A ce sujet-là, Ayah avait bien compris une chose, les alliés ne sont pas du tout des amis et le commandant ne leur faisait pas réellement confiance. Comment faire confiance à des gens utilisant des armes à feu, c’est d’un malsain ces trucs là. Néanmoins Ayah ne voyait pas le mal à se mélanger à eux, ça offrait des visions différentes des choses. Elle se redressa lorsque la question fut posée pour la troisième fois consécutive et rétorqua froidement et peut être vexée, certainement même.
« Non je ne scande pas sur les toits que j’ai un lien de parenté avec toi ! C’est quoi le problème ? Je fais honte à madame ? »
Mauvaise réponse, le regard du commandant n’était pas du tout amical même sous la lumière spectrale de la lune. Ce fut parti pour une leçon éducative, Ayah pencha la tête attentive. Une première dans cette soirée. Bien entendu qu’elle savait que sa sœur tenait à elle, si elle était dans les parages, ce n’était certainement pas pour ses talents puisque peu de gens savaient réellement qu’Ayah était efficace, peut-être parce qu’elle faisait ses rapports en privés, que sa sœur évitait de la mentionner lors des conseils, ou tout un tas de petit détail bien déplaisant pour Ayah. Il n’empêche qu’elle ne s’était jamais réellement perçu comme le talon d’Achille du commandant. Elle fronça les sourcils en comprenant qu’il valait peut-être mieux la boucler, en effet, pour ne pas être une cible toute trouvée si ça venait à dégénérer entre les deux peuples. Néanmoins elle promit à moitié.
« Je ne dirais rien mais je ne fuirais pas si je suis en danger, tomber au combat me semble une bien meilleure solution qu’être une couarde »
Sa sœur sembla abandonner l’idée puisqu’elle soupira et s’éloigna tout en rappelant froidement qu’obéir aux ordres de ses supérieurs n’est pas une option, quel dommage.

Ayah traina donc jusqu’au matin, ressassant dans sa tête le problème, le simple fait qu’elle existe faisait d’elle un problème. Bientôt elle allait devoir se coltiner un garde du corps si sa sœur devenait parano, et cette idée lui déplu fortement. A moins qu’elle arrive à faire en sorte que ça soit Trisha, si la guerrière était obéissante, ça difficile d’en douter, elle n’étoufferait pas pour autant Ayah. Décision prise, il fallait maintenant demander à Trisha de se proposer si jamais ça devait arriver et quoi de mieux pour cela que d’aller la trouver. Direction le camp Jaha ! Ayah courut sur deux cent mètres avant de voir son canasson débouler à toute vitesse comme pour rappeler que les humains courent à la vitesse d’une tortue. La cavalière se retrouva donc à foncer entre les arbres sur son animal. Elle se stoppa lorsqu’elle s’aperçut que plus un oiseau ne chantait et descendit pour voir ce qui se tramait par ici. Après avoir intimé l’ordre à Klir de ne pas bouger – bon la vérité ce fut qu’elle du recommencer par quatre fois à la pousser pour que la jument veuille bien arrêter de la suivre- Ayah s’engouffra vers les ennuis. Très vite, il fut difficile de savoir s’il y avait vraiment un danger ou si c’était la personne qui marchait qui effrayait la faune. Non mais la discrétion, aie aie aie, Ayah n’avait même pas à réfléchir pour le retrouver, c’est sûr que tout le monde sur un kilomètre savait qu’il était là. Elle finit par se mettre derrière lui, trouvant dans sa façon de se déplacer quelque chose de familier bien qu’impossible de savoir pourquoi, avant que le prénom de la personne lui vienne à l’esprit. D’ailleurs, elle eut à peine le temps de mettre un nom sur le garçon que le danger survint sur le devant. Habitude des terriens d’être attentifs, elle cria tout en balançant son couteau à quelques secondes d’intervalles.

« Nathan, Baisses toi ! »

One shot, oh le talent à l’état pur, ou la chance qu’il réagisse plutôt rapidement, pour un gars du peuple du ciel. Ça aurait été quand même dommage qu’il soit pas assez réactif et qu’il se prenne le couteau dans la tête. Elle le rejoignit en quelques secondes, histoire de voir si l’animal risquait de poser problème avant qu’un immense sourire rempli de fierté enfantine éclaire son visage. Plus un spasme, l’animal n’avait même pas du comprendre ce qui lui arrivait. Elle galéra pourtant à enlever son couteau, ce qui refroidit nettement sa fierté, avant de se tourner vers Nathan et faire le sourire le plus timide de la galaxie, au moins tout ça.

« Tu n’es vraiment pas discret, tu voulais te faire tuer ou … ? »

Non mais c’est vrai, il faut poser la question, si ça se trouve il cherchait un moyen de se suicider et elle avait tout gâchée. Non il était trop mignon pour vouloir mourir. Ah et est ce que ça faisait bizarre de l’appeler par son prénom, bonne mémoire, ça compte, puis elle connaissait les prénoms de pas mal de membres de l’arche, à force de traîner par là-bas, pour le boulot bien entendu, absolument pas par curiosité et encore moins pour embêter sa sœur, jamais elle oserait.